7-La technologie au quotidien

Si l’on peut apercevoir des usines aux alentours des cités minières, si l’on voit des trains traversés les paysages de la Grèce et bien au-delà, si des éléments d’architecture bénéficient de structures en fer et en acier permettant d’améliorer la construction de nombreux monuments, et si quelques hydrotones ornent les murailles de cités, il faut bien se rendre compte qu’en dehors de ça de nombreuses villes n’ont guère changé, et surtout pas le quotidien de leurs habitants.

Dans la Ligue de Délos, le citoyen n’a guère besoin de travailler puisqu’il y a des esclaves pour cela. D’ailleurs, c’est la nécessité d’alimenter les usines en main-d’œuvre qui a essentiellement justifié l’extension de La Ligue de Délos. Plus que le souhait d’apporter le progrès, et beaucoup plus que l’envie de conquérir de nouveaux territoires. D’ailleurs Aristote, disciple de Platon, n’a-t-il pas justifié la nécessité de l’esclavage dans son ouvrage De la République ?

Au quotidien, à Athènes ou à Thèbes, les citoyens n’ont guère changé leur mode de vie, d’autant qu’un certain nombre sont plus que centenaires. Il faut d’ailleurs garder à l’esprit que les grecs ont toujours préféré la théorie à la pratique ; réfléchir plutôt que mettre la main à la pâte. En clair, le progrès a surtout permis aux grecs de Délos de s’imposer et de confirmer leur supériorité, leur donnant l’occasion de conforter leur mode de vie, celui propre aux héros et aux citoyens que l’on connaît depuis très longtemps, depuis plus que loin que l’époque de Troie et des récits d’Homère.

Et puis, élément extrêmement important dans la mentalité des grecs, leurs dieux sont parfaits. Il n’y a pas à les contredire. S’il fallait aller plus loin que ce qu’Héphaïstos a suggéré, il l’aurait exprimé. D’où un immobilisme qui semble paradoxal avec le progrès industriel.

Pour les Partisans de Zeus, l’exil et la survie ont imposé un nouveau mode de vie : hiver froid, prédateurs des forêts montagneuses, présences des barbares,…  Les habitants y sont ainsi plus facilement armés, le glaive étant largement répandu, mais aussi l’aérotone à javeline, facile d’utilisation et peu encombrant. Néanmoins, les changements les plus importants sont surtout vestimentaires et politiques, mais pas tant que ça technologique.

Pour les métèques et nombreux voyageurs, des confréries se sont mises en place. Pour eux, l’exportation de matériel et vêtements produits en série a incité à développer le commerce et à se regrouper par corps de métiers, pas seulement dans une cité mais dans de multiples cités.

Ainsi, en dehors du culte d’Asclépios, la plus connue et la plus influente confrérie de la Ligue de Délos est celle de Démétéreusis, qui s’occupe des nombreuses productions céréalières, huile d’olive, alcool, etc

Chez les partisans de Zeus, si tous les voyageurs louent Hermès, il est bien connu que l’Hermios regroupe de nombreux voleurs. Enfin, les Dios sont les marchands de vin liés à Dionysos et ils étendent leur influence dans tout le monde connu.

Néanmoins, si leurs activités professionnelles se sont adaptées à l’industrialisation, le quotidien des commerçants n’a guère changé d’il y a un siècle, et les plus riches d’entre eux ont un style de vie se rapprochant de celui des citoyens.

En clair, si les Grecs sont entrés dans l’ère industrielle, le terme de révolution est usurpé car l’impact sur le quotidien est resté faible.